juillet 1994 / Le semeur de paradis
Mon premier "vrai" décor de théâtre
Après deux ans de formation à l'école de décors de théâtre de Genève et avant d'attaquer une troisième année en tant qu'assistant, Thierry Perret-Gentil, alors directeur de la Fondation St Georges à Yverdon, me donne l'occasion de concevoir et réaliser ma première scénographie.
La fondation St Georges à Yverdon accompagne des personnes adultes présentant une déficience intellectuelle, souvent associée à des troubles du spectre de l’autisme, à une maladie psychique, voire un handicap physique. Lorsque le décor y a été réalisé, l'institution se revendiquait clairement de l'antroposophie (Rudolf Steiner). L'expression culturelle occupe une place fondamentale dans cette philosophie.
La construction s'est faite sur place avec l'aide des résidents en tenant compte des possibilités de chacun. Seule la toile peinte du cyclorama fût peinte à Genève dans les locaux de l'école. Comme l'essentiel des comédiens souffraient de handicaps altérant potentiellement l'équilibre, on m'avait encouragé à construire solide. En fait, je crois n'avoir rien construit de plus solide ensuite! On apprend. L'intrigue se déroule dans un petit village en bordure de désert. La petite scène de la fondation n'avait pas une profondeur gigantesque et nous sommes partis sur l'idée de la toile peinte pour ouvrir le décor au maximum.
Détail côté jardin
Le côté jardin est le plus réussi avec la reprise des bâtiments sur le cyclorama et le muret qui fait le lien entre le décor réel et le décor peint. Et sinon, c'est un projet ancien, plein de maladresses de débutant, mais pour lequel je garde une grande tendresse à la manière d'un dessin d'enfant. Je garde surtout le souvenir du formidable travail accompli par les éducateurs dans ce lieu formidable.
Vue générale