Confinement dansant

mai 2020 / Confinement dansant

Vidéo garantie sans virus

Comme de nombreux indépendants travaillant dans la culture, l'année 2020 aura été sanglante pour ma petite entreprise. Même si je ne travaille plus directement sur des spectacles, la majeure partie de ma clientèle se trouve parmi les acteurs culturels. Mais en fin de confinement, j'ai reçu un chouette mandat.

Anouk Dénervaud dirige une école de danse à Fribourg (site de l'école, allez y jeter un coup d’œil, c'est moi qui l'ai fait!). Durant ce premier confinement et avec l'aide de ses collègues professeures, elle a proposé à ses élèves une chorégraphie en vidéo en leur demandant de se filmer. Elle souhaitait que je réalise un montage "mosaïque" à partir des fichiers renvoyés par les élèves, challenge accepted!

Dossier des rushs

Dossier des rushs

Cependant, après avoir reçu l'ensemble des fichiers (47 en tout), j'ai compris que ça n'allait pas être du gâteau: différences de formats, paysage ou portrait, différences de résolution, certaines en HD, d'autres en format riquiqui, et surtout, certaines élèves avaient travaillé l'ensemble de la chorégraphie et d'autres une partie seulement. Parti bille en tête en n'imaginant que le résultat final, j'ai vite dû déchanter quand je me suis rendu compte que la première méthode choisie n'allait pas permettre de présenter toutes les prestations.
Autre difficulté, je ne suis pas danseur. Et la musique choisie (nous en reparlerons plus loin) est assez "répétitive". Donc quand j'avais une vidéo qui commençait au milieu du morceau, il fallait que je puisse comprendre où la caler exactement.
Par où attaquer le problème?

Libre Office est ton ami.

Faisons un tableau! Pour les lignes ce sera les élèves, pour les colonnes, les différentes parties de la chorégraphie. Code couleur pour la résolution des images, grande, moyenne ou petite. Finalement, un petit compteur pour noter les apparitions au fur et à mesure de la réalisation dans un souci d'équité.

Tableau des apparitions

Tableau des apparitions

A partir de là, le projet fût plus facile à appréhender puisque j'avais une vue d'ensemble de chaque séquence. J'ai d'ailleurs découpé sur Première Pro le clip complet en plusieurs sous séquences traitées individuellement puis assemblées au final. Mon seul point de repère entre les différents fichiers était la musique (qui m'a trotté longtemps dans la tête) et des moments clé. Justement, la musique, parlons-en. Le morceau choisi est "clap your hand" de Parov Stelar. Logiquement, c'était assez facile de caler chaque fichier sur le moment où les danseuses tapent dans leurs mains mais, avec surprise, j'ai vite remarqué que certains enregistrements étaient plus ou moins rapides que d'autres. Ce qui m'a parfois amené à devoir modifier la vitesse de certaines pistes.

Timeline d'une séquence

Timeline d'une séquence

Timeline générale

Timeline générale

Une fois le travail accompli, une difficulté inattendue s'est présentée. La question des droits d'auteur de la vidéo. Si Anouk paye des droits pour l'usage des musiques dans l'école, publier une vidéo n'entre pas dans la même catégorie. Après renseignements auprès de la Suisa, des tarifs nous sont communiqués pour l'usage sur internet.
Sauf que.

Petite subtilité de la vidéo online.

Quand une vidéo est intégrée sur un site, vous devez avoir d'une part le fichier et d'autre part un "player", c'est à dire un machin qui va permettre de lire le fichier. Les navigateurs intègrent désormais un player (merci html5) mais si quelqu'un veut regarder cette vidéo tranquillou sur son smartphone en vadrouille, il va devoir télécharger un fichier très lourd. Ici, le fichier final "pèse" 252 mégas. La solution la plus courante est de publier sa vidéo sur Youtube ou Viméo pour ensuite intégrer leur propre player sur votre site. L'avantage est que ces sites vont proposer un fichier en fonction de la connexion et de la taille du client final. Pour les curieux je vous renvoie à cet article. Hors donc, nous avons choisi la solution Youtube, mais avec ce choix les droits d'auteur sont plein de surprises. nous avons tenté de contacter la maison de production de la musique sans aucune réponse de leur part et c'est seulement à la publication sur Youtube que nous avons eu notre réponse (automatique). En fait, Youtube "reconnait" automatiquement l'usage d'une musique sous licence et reverse, toujours automatiquement, les revenus publicitaires aux ayant-droits. Résultat final, vous ne pouvez pas décider de ne pas mettre de publicité, elle est mise... automatiquement.

Toutes les images du projet